Il faut aussi lui rendre les draps, les couvertures et les serviettes de toilette. Comme elle est très consciencieuse ça lui prend un long moment.
A 9h nous arrivons à la gare d’Irkoutsk.
Nous sommes accueillis par Anna notre guide locale ainsi que l’inévitable chauffeur avec son minibus. Anna qui doit avoir l’âge de Vincent, c'est-à-dire environ 30 ans est accompagnée de sa fille de 7mois.
Dans un français impeccable, elle s’excuse car son mari travaillant, elle est obligée de garder sa fille avec elle. Elle parait soulagée lorsqu’on lui dit que ça ne nous pose aucun problème. Nous voilà parti en direction du petit village Listvianka au bord du lac. Vincent donne des consignes de prudence au chauffeur, ce qui ne parait pas superflu vu la conduite locale qui semble encore plus folle qu’à Moscou.
60 Kms plus tard, après avoir traversé de multiples rivières, il y en a 300 tout autour qui se jettent dans le lac Baïkal, nous arrivons à notre village au bord de l’eau.
Nous atteignons la maison de notre hôte sur les hauteurs par une petite route non goudronnée. La maison très grande est située dans un jardin dans lequel se trouve aussi la bania ainsi qu’une petite demeure ou vit le propriétaire Nikolaï et sa femme.
La vaste maison est entièrement vouée à être une maison d’hôte. Nikolaï nous accueille très chaleureusement et avec force paroles. Heureusement que Vincent et Anna traduisent car il ne parle pas un mot de français et nous n’avons fait aucun progrès en russe.
Nous nous déchaussons à l’entrée avant de s’attaquer à un superbe petit déjeuner à base de confiture de myrtille maison et de fromage local.Nous prenons ensuite possession de nos chambres respectives qui sont très spacieuses. Moi j’en aurai fait plus et plus petites, ou plutôt j’en aurai fait faire plus ! C’est Nikolaï qui a tout construit.
Même s’il est bien meilleur bricoleur que moi, ça sent l’amateur adepte de Castorama. Les robinets sont branlants et il ne faut pas trop s’appuyer sur le lavabo. Mais c’est tellement accueillant que ça en est touchant.Nous prenons une douche qui est la bienvenue après 4 nuits de train. On en profite pour donner un peu de linge à laver. Comme il fait beau ça doit avoir le temps de sécher avant notre départ le lendemain.
Nous partons à pied au débarcadère du llac où nous attend un petit bateau qui va nous amener sur une autre rive où subsiste un tronçon du chemin de fer transbaikal. Cette ligne très difficile à construire à cause des montagnes qui entourent le lac , n’est maintenant plus très fréquentée que par un train journalier pour touristes. De nos jours, pour éviter les montagnes, le train passe un peu plus au sud . Il fait un temps magnifique et une température agréable lorsque nous embarquons.
Le temps de traversée prévu est d’une heure et demie. La mer, pardon le lac est très calme. Je dis la mer car il est immense : 600 Kms de long et 60 Kms de large et en moyenne 1000 mde profondeur. C’est la plus grande réserve d’eau douce du monde. Il est d’un bleu intense.
Au bout d’une demie heure, nous arrivons au milieu de morceaux de glace flottants que le bateau traverse avec précaution.
Il fait quand même un peu frisquet.
Nous nous réfugions dans la cabine pour prendre le repas préparé à bord par la femme du capitaine.
On a de l’omoul au menu. C’est un poisson propre au lac Baïkal qui ressemble à un saumon
Après le repas, nous promenons quelques temps le long de la voie ferrée déserte et pouvons admirer des berges la majesté de ce lac.
Il est 17h déjà lorsque nous débarquons. Anna nous quitte là pour retourner à Irkoutsk avec le bus local.
En regagnant tranquillement notre maison nous croisons un groupe de jeunes gens qui fêtent la fin de l’année scolaire. Ils veulent bien se laisser photographier avec leur costume et leur foulard chatoyant. L’une des filles tient à la main une étoile de mer, pardon une étoile de lac.
Chaque fois que l’on passe devant une demeure, il y a au moins 2 ou 3 chiens qui aboient en tirant sur leur laisse. Vincent nous explique qu’ici les gens craignent les voleurs. Serait-ce comme chez nous ?
De retour à la maison d’hôte nous récupérons notre linge déjà sec. Pendant que je déguste dehors une petite bière au soleil, Jackie va faire des photos des maisons du village. Beaucoup de maisons n’ont pas l’eau courante et ces occupants sont obligés de s’approvisionner aux fontaines de la ville. Nikolaï a la chance, lui, d’avoir un forage particulier.
N’ayant pas d’appareil photo étanche et supportant la chaleur, je suis obligé de vous décrire ce cérémonial très prisé des russes. On s’y adonnent dans toutes les datcha et les isbas . La bania est une petite pièce en bois dans laquelle sont disposées des banquettes autour d’un poele chauffé avec du bois de bouleau Sur ce poele se trouvent des pierres très chaudes.
Chacun de nous s'y installe à tour de rôle avec Nikolaï . Nous sommes en maillot de bain, quoique les russes pratiquent cet exercice dans le plus simple appareil. Nikolaï nous a affublé d’un chapeau et de gants de feutre pour nous protéger de la chaleur.
Il verse de l’eau sur les pierres. La vapeur qui s’en dégage chauffe instantanément la pièce. Il nous fouette ensuite avec une branche de bouleau encore pourvue de ses feuilles. Il renouvelle l’opération plusieurs fois. Il fait une chaleur terrible. N'en pouvant plus au bout de quelques minutes, on sort de la pièce pour se jeter dans un petit bassin à l’extérieur où l’eau est, après vérification, à la température de 4°C.
Qu’est ce que c’est agréable cette fraîcheur après cette chaleur ! Ceci dit on ne reste pas un quart d’heure dans l’eau.
On renouvelle l’enchaînement chaud et froid deux à trois fois, puis dans une autre pièce Nikolaï nous fait nous savonner puis nous frotter avec un gant de crin. Il nous rince ensuite en nous jetant un seau d’eau froide. C’est surprenant mais efficace.
Cette bania nous a fait un bien extraordinaire. Nikolaï nous sert un repas somptueux composé d’omous grillé au barbecue, de tartines de beurre aux airelles, de salade de tomate set de concombres suivie d’une tarte aux myrtilles. Nous regagnons notre chambre bien chauffée et notre grand lit douillet dans lequel nous n’avons aucun mal à nous endormir.
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