23 Mai toujours dans le train

Je me réveille à 5h30, pardon à 6h30 car on a encore pris une heure dans la nuit, lorsqu'on arrive à Tioumen en Sibérie à 2144 K ms de Moscou. On a dormi comme des loirs.
On est passé en Sibérie au petit matin sitôt l’Oural franchi.

Après un petit déjeuner sympa comme d’habitude, commence une discussion sur les écrivains voyageurs que nous aimons tous les 3 : Ella Maillard, Nicolas Bouvier, etc.).
On s’installe dans le couloir car c’est plus facile pour tout le monde de regarder à la fenêtre. Le paysage défile avec la taïga à perte de vue. Il y a encore de petites plaques de neige et le sol regorge d’eau. Les bouleaux n’ont pas encore leurs feuilles. A chaque sortie de ville, un peu plus loin dans la campagne, se trouvent les célèbres datchas.

 Vincent nous raconte ses mésaventures avec Nicolas Hulot qu’il a accompagné comme interprète lors d’un reportage au lac Baïkal. Ce dernier était parait-il assez imbuvable. Les techniciens l’appelaient « la face » car il se faisait bien filmer au départ d’une action comme un décollage en deltaplane ou une plongée dans l’eau glacée puis c’était ensuite un vrai pilote de deltaplane ou un vrai plongeur qui continuait l’action.
Il est 12h45. Alors que nous venons de finir notre apéro, nous arrivons à Ichim à 2463 K ms de Moscou. Il y fait plutôt frisquet.Sitôt descendu du train, sitôt remonté.
De toute façon il est l’heure d’aller au wagon restaurant. Le repas est agréable : soupe à base de citron et de concombre suivie d’une salade d’œufs râpés, de crêpes et de poulet pommes de terre. Nous essayons aujourd’hui une autre marque de bière très agréable au goût.
Le temps de revenir à notre wagon nous avons pris une nouvelle heure supplémentaire. Nous traversons l’Yrtich avant d’arriver à Osmk.

  Omsk situé à 2716 Kms de Moscou est au confluent de l’Yrtich et de l’Ob. Ville de plus d’un million d’habitants c’est un grand centre industriel. Dostoïevski y a été exilé. Nous descendons nous dégourdir un peu et en profitons pour photographier la gare.
  Nous constatons par la même occasion que le wagon qui précède le nôtre est un wagon qui va à Pyon Yang. Nous croyions Jackie et moi que la Corée du nord était un pays complètement fermé. Vincent nous explique que suite à des accords entre ce pays et la Russie, des ouvriers nord coréens travaillent en Russie. Il n’est donc pas étonnant qu’il y en ai qui rentrent chez eux, soit pour des vacances soit que leur contrat se termine. Ils sont regroupés dans ce wagon mais ne sont pas empêchés d’en descendre à chaque arrêt.
Les jeunes de nôtre wagon sont en fait une équipe de foot féminin qui rentre chez elle après avoir remporté une coupe en Allemagne . Elles l'exposent fièrement à la fenêtre de leur compartiment.

Le train repart. A la sortie de la ville ,et nous le verrons pour beaucoup d’autres, il y a d’immenses friches industrielles abandonnées. Au moment la perestroïka, les plus malins ont racheté les usines pour pas cher. Chaque ouvrier a reçu une petite part en action de l’usine dans laquelle il travaillait. Ne pouvant rien en retirer, il l’a vendu contre pratiquement rien à quelqu’un ,en général un cadre de l’usine, qui a pu de ce fait la racheter toute entière. Seules les usines les plus rentables ont continué à fonctionner. Les autres ont été vendues en pièces détachées puis abandonnées.
Le spectacle est désolant.
Il est maintenant 19h, tea time. On goûte la vodka à base de miel et de piment. Elle n’est pas meilleure que la Smirnof. Heureusement qu’il y a le caviar de saumon, les cerises séchées et les croquants achetés à Moscou.
On se laisse encore bercer par le paysage de la taïga et vers 22H nous allons nous coucher. Le balancement du train nous berce. On n’a aucun mal à s’endormir.

 

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