On se réveille tous vers 6h du matin en pleine forme après notre dernière nuit de train.
On déjeune dans la foulée avec du café et des pains au chocolat mongol achetés par Vincent à Oulan Bator.
On traverse la Mongolie intérieure, province chinoise peuplée de mongols. Le paysage a changé. Tout est cultivé et il y a des arbres plantés partout. C’est la fameuse muraille verte censée empêcher le sable du Gobi de s’abattre sur Pékin. Il semble que l’opération ait un certain succès.
Un paysan laboure son champ à l’aide d’un araire, même pas une charrue, tiré par un bœuf.
Les yourtes sont construites en dur pour essayer, et y parvenir, que les nomades deviennent ainsi des sédentaires obligés de devenir agriculteur par la force des choses. Les tombes sont disséminées près des champs le long des routes pour que les morts ne s’ennuient pas. Pour les chinois il n’y a pas de vie après la mort.
Nous traversons une zone de loess où les maisons troglodytes côtoient les maisons classiques. Le terrain est très raviné et sec et pourtant ils cultivent du mais. Vincent nous dit que les paysans comptent sur l’arrivée de la mousson.
Nous passons quelques villages où toutes les maisons sont équipées de chauffe eau solaires.
Au fur et à mesure qu’on s’approche de Pékin on commence à voir des canaux d’irrigation. La poussière est revenue en force dans le wagon. Il est difficile de faire des photos car les vitres sont trop sales et la seule fenêtre qui s’ouvrait jusqu’à maintenant refuse obstinément de le faire.
Tout en regardant le paysage nous nous lançons dans des discussions existentielles telles que « Pourquoi les chinois sont-ils aussi nombreux depuis des millénaires ? »
Les caractères cyrilliques en Russie ou en Mongolie étaient déjà très difficile à déchiffrer. Les idéogrammes qui ne sont pas un alphabet mais des concepts associés nous semblent totalement inaccessibles. Vincent nous conseille un bouquin intitulé « cent caractères chinois expliqués » pour les comprendre.
Vers 12H30 nous prenons notre déjeuner au wagon restaurant chinois. Je ne me souviens plus du menu, probablement une soupe chinoise et des nouilles. De la fenêtre de ce wagon nous apercevons parfois la silhouette d'un pan de muraille de Chine sur les crêtes des collines avoisinantes.
De retour vers notre compartiment, le podvonist nerveux nous fait signe qu’il faut rendre les draps car on approche de l’arrivée. On s’évertue à tout lui rendre bien plié, il s’évertue à les mettre en vrac dans le couloir.
l est toujours aussi désagréable. J’aurai bien uriné contre leur compartiment avant de descendre s’il n’avait pas relevé les numéros de nos passeports.
Nous arrivons enfin à Pékin vers 14H, pas fâchés de quitter ces petits tyrans mais un peu tristes de savoir que le voyage en train soit bel et bien fini.
J’ai laissé dans le compartiment mes crooks, un peu pollués je crois à force de patauger dans les WC quelque peu aquatiques. Ils faisaient partie de ma tenue de train avec le pantalon de jogging et un tee shirt que j’ai gardé pendant tout ce long parcours, de jour comme de nuit.
J’ai laissé dans le compartiment mes crooks, un peu pollués je crois à force de patauger dans les WC quelque peu aquatiques. Ils faisaient partie de ma tenue de train avec le pantalon de jogging et un tee shirt que j’ai gardé pendant tout ce long parcours, de jour comme de nuit.
Il fait très chaud ici, environ 33°C. L’air est difficilement respirable à cause de la pollution due à la fois aux usines, aux voitures et au sable venu du Gobi.
Pour les derniers jeux olympiques, je crois qu’ils ont dû interrompre les activités industrielle trois semaines avant.
Après avoir traversé la gare très animée, nous retrouvons notre désormais trio traditionnel : le guide local, le minibus et son chauffeur.
Notre guide local, « Maître Wang » comme l’appelle Vincent est un homme d’une trentaine d’années d’abord très sympathique. Parlant très bien français, il est plein d’humour et très pince sans rire.
Après avoir récupéré des Yuan, la monnaie locale, à un distributeur automatique de billets, nous quittons Pékin direction la muraille de Chine.
Nous allons à Jinshanling à environ 120 Kms de Pékin. Le site est nettement moins fréquenté que les autres sites de la muraille , dixit Vincent et Lonely Planet.
Il faut sortir de Pékin, ce qui représente un petit parcours. Comme ne cessera de nous le répéter Maître Wang, Pékin ville de 15 millions d’habitants a une étendue équivalente à la moitié de la Belgique. Bon celle-ci n’est pas la Russie mais quand même !
Au fur et a mesure que la ville s’est étendue, on a créé des périphériques. Ils en sont au 6ème.
Nous prenons ensuite une autoroute très moderne jusqu’à notre destination.
Les chinois prépare l’avenir et construisent des autoroutes partout. Ils construisent même des villes nouvelles que l’on traverse mais qui sont pour le moment inhabitées. Contrairement à la Russie ce ne sont pas des villes fantômes mais des villes en devenir.
Chemin faisant, Maître Wang se présente. Très romantique, il cherche une épouse mais très pragmatique il attend d’abord d’avoir un appartement.
Nous faisons part à Vincent de notre étonnement sur ce que nous commençons à percevoir de ce pays. Il nous conseille de lire « La pratique de la Chine" d'André Chieng » paru en livre de poche pour essayer de commencer à comprendre l’état d’esprit chinois.
L’autoroute est récente et le chauffeur ne l’a jamais emprunté. Évidemment il rate la sortie et on doit faire 20 Kms avant la sortie suivante puis 20 autres Kms dans l’autre sens pour arriver à notre destination. Ça nous a permis de voir que leur système de péage est très rusé.
On prend la carte à l’entrée. On la rend à la sotie. Le caissier détermine le prix grâce à l’origine de la carte. De plus cette dernière peut resservir.
De la sortie de l’autoroute à l’hôtel il y a tout au plus dix kilomètres mais le trajet est éprouvant. Le chauffeur descend à tombeau ouvert, si j’ose dire, et prend les virages complètement à gauche. Le problème c’est que celui qui vient en face fait de même. On serre les fesses. Vincent nous explique qu’avant l’ouverture de l’autoroute, la seule voie d’accès depuis Pékin était cette route de folie. Il est content qu'elle existe maintenant.
L’hôtel au pied de la muraille est très calme et confortable. On se partage 3 chambres avec un hall commun. Une douche est la bienvenue pour effacer la poussière et la sueur du voyage. Le système d’écoulement de l’eau est assez bizarre. L'eau envahie toute la salle de bain car la bonde n'est pas sous la douche mais plus loin près du lavabo. Il faut bien 10 minutes avant qu'elle ne s'écoule.
Vincent nous dit que l’on a eu de la chance car l’eau est souvent coupée.
Une fois propres, Maître Wang nous offre un apéritif de bienvenue dans le hall.
Nous nous dirigeons ensuite au restaurant situé cent mètres plus loin pour le dîner. Le repas chinois est très bon mais très bruyant. Un patron quelconque a invité ses employés, une cinquantaine environ. Ils parlent très fort tout en buvant en grande quantité une boisson alcoolisée de 60°. Heureusement ils mangent rapidement puis s’en vont. Contrairement à l’occidental, le chinois ne reste à table que le temps nécessaire pour manger.
Nous allons nous coucher vers 8H car demain il faudra se lever de très bonne heure pour assister au lever du soleil sur la muraille.
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