Bimba arrive avec deux chevaux dont un attelé à une charrette.
Il nous faut monter sur la charrette avec nos bagages car la rivière que nous devons traverser plusieurs fois est assez impétueuse. Il propose à quelqu’un de monter l’autre cheval mais personne ne se porte volontaire. Nous voilà partis à traverser le premier passage. Effectivement le courant est un peu rapide et le cheval peine à marcher droit. J’ai un peu honte, un si petit cheval qui traîne six personnes.
Après trois traversées successives nous arrivons à notre campement. C’est ça la magie des lieux. Un endroit merveilleux avec deux yourtes , près d’une rivière.
Les moutons ici ont la particularité d’être très gras et d’avoir une grosse queue
Nous pénétrons dans notre yourte où Otro la femme de Bimba est en train de boire un thé.
Bimba et Otro sont les éleveurs des animaux qui paissent ici. Ils vivent un peu plus haut dans la maison avec la grand-mère. Ils ont deux enfants très curieux de notre présence mais qui ne veulent pas se faire photographier.
La taille de la yourte circulaire , en feutre recouvert de tissus blanc,dépend du nombre de croisillons, la nôtre en a cinq, qui servent à soutenir la toile de feutre et à assurer la rigidité de l’ensemble. Les croisillons sont faits de branches de bouleau et assemblés à l’aide de boyaux de chameau.
Au centre, deux poteaux légers font office de mat terminé par un trou entouré de métal pour ne pas que le tuyau du poele brûle la toile. Le trou par lequel sort ce tuyau peut être fermé à l’aide d’un capuchon situé sur le toit. Une corde lestée d’une pierre sert à empêcher la yourte de s’envoler en cas de tempête. Lorsqu’elle ne remplie pas cet office, elle est soigneusement pliée et rangée entre les liteaux qui soutiennent le toit. Le bon arrangement de cette corde indique chez les mongols, le sérieux de l’habitation. Le poele occupe le centre de la yourte dont la porte d’entrée est assez basse. Je m’y cogne la tête régulièrement. Le bas de la toile de feutre peut être remonté sur tout le tour pour assurer le passage de l’air lorsqu’il fait chaud.
Les yourtes traditionnelles comportent très peu de meubles tous rangés du même côté. Un coffre pour ranger les vêtements, un petit autel de prière, le ou les lits ainsi que le fauteuil du chef de famille. Les invités sont reçus dans l’autre moitié. Nos yourtes sont simplement équipées de lits et d’une table avec des bancs.
Après avoir pris notre repas, nous partons faire une randonnée avec Bimba, sa charrette et ses deux chevaux car nous aurons de nouveau à traverser des rivières. Cette fois-ci Annick accepte de monter le cheval.
Nous rencontrons des troupeaux qui ne sont gardés par personne. Bimba nous amène visiter une famille d’éleveurs qui vivent dans une yourte La maîtresse de maison (pardon de yourte) est très accueillante et nous invite à l’intérieur pou boire du thé avec du lait et des beignets délicieux.
Elle a un petit bébé adorable. Il est très difficile d’élever un bébé dans une yourte à cause du poêle sur lequel il risque en permanence de buter et de se brûler !
La yourte n’a ni eau et ni électricité. La vie d’une femme mongole est très pénible. Elle doit porter l’eau, alimenter le poêle, faire la cuisine et la vaisselle, élever les enfants, s’occuper des bêtes et j’en oublie sûrement. Elle n’est vraiment bien considérée que si elle donne naissance à trois garçons.
Nous la quittons avec regret en nous promettant de lui faire parvenir par Bimba des calissons que nous avons amenés avec nous.
Continuant notre ballade nous rencontrons un cavalier mongol à la recherche de son troupeau.
Il est magnifique dans son habit avec ses grandes manches qui lui servent de gants.
Bimba téléphone à d’autres éleveurs pour savoir s’ils ont vu le troupeau égaré tandis que Tuul téléphone à je ne sais qui. En pleine nature le contraste entre modernité et tradition est saisissant.
Lors de la traversée d’une rivière le cheval s’emballe alors que Bimba qui s’apprêtait à monter sur la charrette ne lui tenait pas la bride. Il faut la présence d’esprit de Vincent pour la récupérer en attendant son retour. Nous avons juste le temps de sauter à terre.
Nous regagnons notre camp et consacrons un peu de temps à écrire, dehors au soleil, quelques cartes postales. Les premières et les dernières du voyage. Tuul nous a promis qu’elle les postera. Sa promesse a été tenue car toutes les cartes, même celle destinée à Anita et Marcel nos amis de l’Uruguay, sont arrivées à bon port trois semaines plus tard. Enfin presque toutes car notre fils Matthias, qui habite en plein centre de Paris, n’a jamais reçu la sienne, un comble !
Un cavalier mongol passe au galop pour rattraper des chevaux qui s’enfuient. Il a une allure magnifique. Les enfants mongols de la steppe apprennent à monter à cheval dès l’âge de sept ans. Ça ne m’étonne pas que ce cavalier ait l’air si à l’aise même au galop.
Bimba nous a creusé des toilettes protégées par une toile de tente. Nous pensions que ce n’était pas nécessaire, la nature étant assez grande , mais il devait craindre que nous souillions la rivière. Les mongols, du moins les éleveurs, ne supportent pas que l’on dégrade leur cours d’eau. Ça ne date pas d’hier, déjà sous Gengis Khan ils se méfiaient de l’islam à cause des ablutions dans les rivières et de la façon de tuer les moutons en les égorgeant. Vincent nous a raconté qu’il avait dû tuer une fois un mouton offert pour sa venue. Il en était malade à essayer de lui coincer la carotide ou je ne sais quoi pour l’étouffer.
Tuul nous propose ensuite des jeux de société mongols. Ces derniers sont des spécialistes en casse tête mongols, pas chinois, très compliqués fabriqués en cuir en os ou en bois.
Ils jouent aussi aux osselets. La tranche bombée représente un cheval, la creuse un chameau. Le plat bombé représente un mouton, le creux une chèvre. Il suffit de les lancer et d’avoir des figures identiques. C’est presque un jeu de dés.
Il commence à faire frais dehors, on est bien avec le poêle qui chauffe. Nous assistons ensuite dans l’autre yourte à la fabrication des raviolis mongols. Otro et Tuul sont très expertes et rapides pour les faire, en forme de mouton s’il vous plait. La pâte est faite simplement avec de la farine et de l’eau. La farce est composée de choux et de viande de mouton ou de chèvre. Les mongols aiment la viande la plus grasse possible. Ils y ont intérêt aussi vu leurs conditions de vie. Les mongols de la steppe ne sont d’ailleurs pas gras. Elles étalent ensuite les raviolis sur une feuille de plastique, elle-même posée sur une plaque métallique à trous. Puis le tout est posé avec un couvercle sur le wock dans lequel il y a un peu d’eau.
Tuul nous dit que le wock est mongol et que ce sont les chinois qui s’en sont inspiré. Est-ce vrai ? Toujours est-il qu’il est utilisé en permanence pour la cuisine mongole.
Au bout d’un quart d’heure ils sont cuits. Il ne reste plus qu’à les manger. Excellentissimes !
Le repas fini, nous préparons la yourte pour la nuit : bois pour le feu, allumettes, bougies, pierres de la rivière mises à chauffer sur le poele pour glisser sous la couverture en cas de froid vif.
Pendant ce temps Otro fait la vaisselle dans une petite bassine avec très peu d'eau, sous la yourte et surtout pas à la rivière!
Tsogy nous rejoint ensuite. C’est la sœur de Bimba. Elle est la gestionnaire d’Espace Est Ouest pour la Mongolie. Vincent nous raconte leur rencontre.
Dans un restaurant de Genève il était en train de faire part à un ami de son désir de monter une structure en Mongolie lorsque une serveuse mongole qui parlait très bien le français s’avance et lui dit qu’elle est partante pour l’aventure. C’était Tsogy ! Ils ont très vite sympathisé et depuis leur collaboration dure.
Elle est venue nous rejoindre avec son mari et ses deux enfants : le petit Thomas âgé de douze ans et un tout petit adorable avec des cheveux très longs.
Tsogy nous précise que c’est la coutume en Mongolie. Dès ses trois ans il sera rasé et pas n’importe quel jour. Il faut consulter le calendrier, proche du calendrier chinois, pour choisir le jour le plus favorable.
Nous sommes réunis dehors autour d’un grand feu que Bimba a préparé dans l’après midi. Nous buvons un vin local qui évidemment n’est pas fait avec du raisin. Il est bizarre mais agréable au goût.
Tuul et Tsogy nous parle de leur condition de femme qui est très difficile. Chacune doit se soumettre à la belle famille qui peut pénétrer chez elle n’importe quand. Une femme qui travaille est mal vue. Elle doit en plus assumer une multitude de tâches. Tsogy nous dit que maintenant qu’elle a son troisième garçon, elle est beaucoup mieux considérée. Tuul n’a pas cette chance, mère d’un garçon seulement, elle ne compte pas en avoir d’autres
Tsogy nous rejoint ensuite. C’est la sœur de Bimba. Elle est la gestionnaire d’Espace Est Ouest pour la Mongolie. Vincent nous raconte leur rencontre.
Dans un restaurant de Genève il était en train de faire part à un ami de son désir de monter une structure en Mongolie lorsque une serveuse mongole qui parlait très bien le français s’avance et lui dit qu’elle est partante pour l’aventure. C’était Tsogy ! Ils ont très vite sympathisé et depuis leur collaboration dure.
Elle est venue nous rejoindre avec son mari et ses deux enfants : le petit Thomas âgé de douze ans et un tout petit adorable avec des cheveux très longs.
Tsogy nous précise que c’est la coutume en Mongolie. Dès ses trois ans il sera rasé et pas n’importe quel jour. Il faut consulter le calendrier, proche du calendrier chinois, pour choisir le jour le plus favorable.
Nous sommes réunis dehors autour d’un grand feu que Bimba a préparé dans l’après midi. Nous buvons un vin local qui évidemment n’est pas fait avec du raisin. Il est bizarre mais agréable au goût.
Le mari de Tsogy parle le français. Il nous dit qu’il l’a simplement appris en écoutant les conversations entres sa femme et son grand fils.Thomas apprend l’anglais au lycée. Il nous chante quelques ballades anglaises. Ses parents, surtout sa mère, sont très fiers de lui.
Il est onze heures du soir et le feu est consumé. Comme tous les enfants du monde, Thomas et son frère jouent à faire tourner des bâtons dont le bout est une braise.
Il est onze heures du soir et le feu est consumé. Comme tous les enfants du monde, Thomas et son frère jouent à faire tourner des bâtons dont le bout est une braise.
Nous regagnons notre lit douillé et nous endormons très rapidement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire