Vincent sonne le réveil à 6h non plutôt 5h car la Mongolie n’applique pas l’heure d’été. Holà que c’est compliqué ces changements d’heure. Je vais finir par casser le remontoir de ma montre.
Nous arrivons à la gare d’Oulan Bator à 6h. Il nous faut quitter la gare via un passage souterrain dépourvu d’escalator en empruntant un énorme escalier . Bonjour les bras pour les sacs à roulettes !
Nous sommes accueillis par Tuul notre guide locale ainsi que les incontournables minibus et son chauffeur. Nous nous arrêtons à un guichet automatique pour retirer un peu d’argent mongol dont la monnaie est le Togrog (Tigri lorsqu’il y en a beaucoup et il en faut beaucoup pour le moindre achat).
Grâce à la magie des lieux nous avons droit à un copieux petit déjeuner et une douche dans un hôtel 4 étoiles où nous ne dormirons pas.
Rassasiés et rasés de près (enfin pour les hommes) nous partons en minibus pour avoir un point de vue sur la vile. Il s’agit d’une colline dans la proche banlieue. Le sommet est accessible par un escalier de 300 marches que nous grimpons allègrement et en soufflant beaucoup.
Ça en vaut la peine. Là haut nous avons une vision panoramique à nos pieds. La ville d’un million d’habitant est située dans une cuvette et traversée par la rivière Tuul, le même nom que notre guide.
Le centre ville avec ses immeubles modernes est cerné par des faubourgs ou se mélangent cabanes et yourtes.
Beaucoup de nomades se sont réfugiés ici dans l’espoir d’une vie meilleure. A l’extrême périphérie se trouvent les nouveaux quartiers des gens aisés. Le problème d’Oulan Bator est que l’eau y est rare. La nappe phréatique alimentée par la Tuul ne suffit pas aux besoins sans cesse croissants de la la ville. Il y a de nombreuses coupures surtout pendant la saison sèche. L’électricité est fournie par des centrales thermiques très polluantes disséminées dans la banlieue.
Notre poste d’observation circulaire est entouré de fresques de l’époque soviétique avec entre autre la représentation du cosmonaute mongol dont j’ai oublié le nom.
Presque au pied de notre promontoire se trouve une énorme statue de Bouddha.
Le bouddhisme d’obédience tibétaine dite du grand véhicule est venu se superposer au chamanisme à partir du 16ème siècle. Il a été très présent jusqu’à l’arrivée en 1921 d’un régime communiste satellite de Moscou. Depuis la fin du communisme dans les 1990, le bouddhisme est en pleine résurrection si j’ose dire même s’il n’avait pas vraiment disparu.
Redescendu de notre piédestal nous regagnons le centre, non sans avoir eu droit à notre petit embouteillage, pour visiter le temple boudhiste de Gandhan Khid . Ce grand temple héberge le chef spirituel de la Mongolie , le Khamba Lama, qui comme le Dalai Lama est une réincarnation du Bouddha. Toute réincarnation qu’il soit il arrive, je l’ai vu de mes propres yeux, dans un luxueux 4x4 blindé entouré de ses gardes du corps qui n’ont pas l’air zen du tout.
Le monastère édifié en 1809 fut préservé durant le communisme. Il abrite plus de 800 moines.
Les moulins à prières sont partout, à l’extérieur et à l’intérieur.
Dans l’édifice principal, le Migjid Janraisig Sum, se trouve une statue de bouddha de 25m de hauteur recouvert de feuille d’or. Les pauvres mongols ont d’abord raqué pour que le temple s’offre une première statue. Cette dernière a été emportée à Leningrad, pardon St Pétersbourg par le grand pays frère en 1937. Comme celui-ci ne l’a jamais restitué, les mongols ont du raquer pour la deuxième statue. L’or n’étant pas donné et même s’il s’agit simplement de feuille, la contribution du peuple a dû être lourde.
Les moines installés en carré autour de tables basses ne semblent pas gênés par les allées venues incessantes des visiteurs. Il y en a de tous âges. Certains mangent, d’autres lisent. Régulièrement une voix psalmodie quelques prières qu’ils reprennent tous en chœur. Ils ont l’air très détendus. Nous sommes tout de même abstenus par respect de faire des photos.
La visite finie, nous rejoignons notre minibus pour aller dans le parc naturel du Terejl à 80 Kms d’Oulan Bator. Ce parc est situé à 1600 m d’altitude, loin de la pollution de la ville.
Nous quittons rapidement la route goudronnée pour une piste qui commence à l’entrée du parc. Nous longeons une rivière . Les roches alentours ont des allures étranges : ici une tortue, là un lama en train de prier. Il y a sur tout le trajet des camps de ger (yourtes) pour touristes. Certains sont très grands d’autres moins.
Nous sommes un peu inquiets car il est prévu que nous dormions sous la yourte ce soir. De tels campements ne répondent pas vraiment à ce que nous imaginions.
Jackie est complètement décomposée lorsque le minibus s’arrête sur le bord de la route devant un de ces camps et que Vincent déclare que l’on est arrivé à destination.
Je ne l’ai pas cru car cela ne correspond pas à l’esprit de la magie des lieux. Effectivement devant les mines déconfites, il nous dit que la famille d’éleveurs qui va nous héberger se trouve plus loin à environ deux kilomètres.
Tout le monde retrouve le sourire. Et nous commençons à pied la descente du chemin qui part de la route. Sur ce, arrive un van, un peu plus grand que le nôtre, dans lequel sont entassés des jeunes mongols. Évidemment, il se retrouve coincé dans une ornière. Tout le monde descend joyeusement. On compte 30 jeunes garçons et filles ! Très accueillants ils nous expliquent en anglais qu’ils viennent passer le week-end ici. Heureusement que nous serons loin sinon la nuit risque d’être terrible. Pas bégueules pour deux sous, ils acceptent qu’on les prenne en photo.
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