Je sors en me cognant la tête une énième fois. Il fait frais mais un temps superbe. Le jour est levé. Après un petit tour aux toilettes je regagne la yourte pour allumer le feu. Le bois de bouleau s’enflamme aisément avec une allumette et une feuille du cahier où je consigne mes impressions.
La chaleur aidant, Jackie, Annick et Laurent se réveillent. Nous rejoignons Vincent et Tuul dans l’autre yourte pour un petit déjeuner.
Il nous reste quelques minutes pour une dernière petite balade dans ce lieu enchanteur.
L’herbe est si courte que les animaux passent leur temps à paître. Les cheveux mongols sont capables de parcourir cinquante kilomètres tout en broutant.C'est grâce à ça que Gengis Khan et ses fils ont pu conquérir un tel empire.
Comme en Patagonie, les éleveurs ne stockent pas de fourrage pour l’hiver. La mauvaise saison venue, les animaux doivent gratter la neige pour trouver de l’herbe. Si l’hiver est très froid ils ne peuvent casser la glace et meurent de faim. Cette année où l’hiver a été particulièrement sévère, un dixième du cheptel, soit deux millions de bêtes, est mort de faim laissant dans la misère beaucoup de monde. Cette catastrophe est accentuée par la surpopulation des moutons et surtout des chèvres desquelles on tire le célèbre cachemire.
A propos de cachemire, Vincent a été content car parmi tous les cadeaux qu’il a reçus de Tsogy et de sa famille se trouve un magnifique couvre lit en cachemire. Son sac à cadeaux est plus gros que son sac de voyage.
Vincent entretient une histoire d’amour avec ce pays dans lequel il vient souvent. Il a même embrigadé sa mère, à la retraite, qui vient y passer plusieurs semaines par an.
Le départ approche, les enfants d’Otro et Bimba moins farouches se laissent enfin photographier.
Cependant, la traversée des rivières est moins rassurante. On sent la voiture qui est déviée dans le courant et on a un peu peur qu'elle se renverse.
En route, nous nous arrêtons à la maison de la famille ou Tsogy, sa mère et ses enfants nous font leurs adieux car ils comptent passer la journée ici. Le grand fils de Tsogy, âgé d’environ 17 ans parle très bien français mais est très timide. La maison est pourvue de l’électricité. Enfin comme dans les autres demeures du coin, elle est connectée à une ligne basse tension, en piteux, état par un fil traînant par terre. Les coupures sont fréquentes nous dit Tsogy.
Nous donnons quelques cadeaux (calissons, gâteaux, etc.) à Bimba et Otro et après des adieux sincères nous prenons la route pour Oulan Bator.
Chemin faisant nous nous arrêtons près d’un kerne surmonté de nombreux morceaux de tissu bleus. Il faut faire un vœu et faire 3 fois le tour dans le sens des aiguilles d’une montre pour qu’il soit exaucé. Tout le monde y va sauf moi. L’excuse c’est qu’il faut quelqu'un pour prendre la photo.
Vers 10 h nous arrivons à l’hôtel Mongolia jouxtant un parc de loisir dans la banlieue.
Cet hôtel est paraît-il la reproduction du camp de Gengis Khan. Très vaste il est composé ,outre l’entrée et le restaurant ,d’un grand nombre de logements en yourte ou en temple.
L’entrée comprend un vaste hall dans lequel un bas relief d’époque (la nôtre) représente les fils et petits fils de Gengis Khan.
Pour gagner nos chambres qui sont comme dit le plan des reproductions de temple, nous passons devant la reproduction d’un magnifique automate dont l’orignal en argent avait été créée sous le règne de Mongka, un des fils de Gengis, par un orfèvre français, Guillaume boucher, récupéré comme otage lors du siège de Belgradequi appartenait alors au royaume Hongrois..
Et oui, ils étaient comme ça les mongols, il massacraient tous les habitant des villes qu’ils envahissaient (90 000 morts à Damas) et rapatriaient chez eux, avec quelques esclaves, tous les artisans. Avec Guillaume Boucher, il y avait aussi une lorraine de Metz dénommée Paquelle qui sera une servante de l’épouse de Mongka. Les gens voyageaient déjà beaucoup à l’époque !
La chambre est très spacieuse ainsi que la salle de bain. Nous en profitons pour prendre une bonne douche.
En attendant le repas de midi nous déambulons sur les terrasses du camp de Gengis, pardon de l’hôtel. En laissant un des deux appareils photos en charge car cela risque de pas être possible demain dans le train.
Après le déjeuner dans le grand restaurant spécial touriste qui ne ma laissé aucun souvenir, nous regagnons le centre d’Oulan Bator pour visiter le musée d’histoire situé près de la place Soukhé Bator, du nom du héros révolutionnaire qui instaura le communisme en 1921. Les Mongols ont le sens du mélange des genres. Non loin de la statue équestre du grand révolutionnaire, se trouve la statue non moins équestre du nouvel héros.,j’ai nommé Gengis Khan.
Je demande pardon aux 3 millions de mongols, mais ne connaissant pas la langue, je suis incapable, malgré les inscriptions, de me souvenir si la statue que nous avons photographiée en premier plan représente Gengis ou Soukhé.
La visite du musée a été une catastrophe. Nous avons regretté l’absence de Vincent qui, n’étant pas guide déclaré et voulant sûrement faire travailler les autochtones, a été obligé de laisser sa place à Tuul jusqu’ici fort discrète.
Elle se contente de lire ce qui est écrit en mongol et en anglais. Elle n’y amène aucun approfondissement ou commentaire. C’est l’histoire de son pays pourtant. Je n’en peux plus et sorts rapidement du musée. Il était pourtant très intéressant .
Jackie sera courageuse et tiendra les deux heuresde la visite. Laurent et Annick ont apprécié. Comme quoi toutes les sensibilités sont dans la nature.
Nous avons droit ensuite à un spectacle folklorique spécial touriste de bien piètre qualité. Confus, Vincent nous dit qu’ils ont du changer de gérant car l’année dernière c’était beaucoup mieux. On veut bien le croire.
Ne manque plus à l’appel que la visite au grand magasin de souvenirs pour touristes . Conditionnés par Lonely Planet et Vincent qui nous disent de faire attention aux voleurs, nous montons au 5ème étage par un ascenseur bourré de mines patibulaire . On serre bien for nos sacoches. Pas un de nous ne ressortira dépouillé.
Mis à part quelques tee shirts made in China et de pantoufles en feutre, nous avons du mal à trouver des souvenirs à acheter. De plus comme le chinois doit être petit et que j’ai eu la flemme de les essayer, mes tee shirts XXL iront à Jackie mais pas à moi.
Après un dîner dans un restaurant branché du centre ville, nous regagnons notre hôtel car la nuit va être courte.
Aujourd’hui c’était un peu la loose, comme dirait notre fils Matthias, que la magie des lieux.
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